Comment lancer un e-commerce en micro-entreprise ?

Publié le 5 juin 2025

Qui a dit que se lancer dans l’entrepreneuriat était une tâche compliquée ?

Le statut de micro-entreprise (aussi appelé statut d’auto-entrepreneur, c’est exactement la même chose) permet à toute personne majeure, sans capital de départ, de démarrer une activité commerciale légale, depuis chez elle, en quelques clics.

Mais pourquoi choisir ce statut pour lancer un site de vente en ligne ? Tout simplement parce qu’il allège énormément les démarches administratives, réduit les charges sociales au strict minimum, et permet de se concentrer sur l’essentiel : ses produits, ses clients et sa communication.

Dans cet article, laissez-vous guider pas à pas pour créer votre e-commerce sous le statut de micro-entrepreneur !

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Nos experts ont condensé les informations essentielles à retenir sur le régime auto-entrepreneur dans ce guide PDF gratuit de plus de 20 pages : les démarches de création, les différentes charges, les obligations comptables, les plafonds, etc.

Sommaire

Lancer son site de vente en micro-entreprise : les étapes à suivre

Étape 1 : Définir sa niche et les produits à vendre

C’est le point de départ de toute aventure entrepreneuriale : qu’allez-vous vendre, à qui et pourquoi ?

Une fois votre idée définie, commencez à noter les types de produits que vous pourriez vendre, le prix moyen, et comment vous allez vous approvisionner ou les fabriquer.

Étape 2 : Déclarer son activité et obtenir un numéro SIRET

C’est l’étape qui rend votre activité légale et officielle. Pour devenir auto-entrepreneur, vous devrez effectuer les formalités d’immatriculation de votre micro-entreprise. Vous pouvez le faire seul, ou solliciter un accompagnement pour éviter les erreurs et optimiser au mieux votre dossier.

Pour le faire vous-même sans accompagnement, rendez-vous sur le guichet unique géré par l’INPI : https://formalites.entreprises.gouv.fr/.

Si vous souhaitez vous faire accompagner, vous pouvez solliciter nos experts et faire un premier point gratuit lors d’un appel de découverte d’une dizaine de minutes : planifiez ce RDV ici !

Comptez entre 1 à 6 semaines pour recevoir votre numéro SIRET après la transmission de votre dossier à l’INPI.

Une fois ce numéro reçu, vous serez officiellement micro-entrepreneur !

ⓘ Bon à savoir :

Vous aurez d’autres choses à faire une fois votre numéro SIRET reçu : souscription à une assurance professionnelle, ouverture d’un compte bancaire dédié à votre micro-entreprise, création de vos espaces professionnels (Urssaf et impôts), déclaration initiale de CFE, etc.

Étape 3 : Choisir une plateforme e-commerce et créer sa boutique

L’idée, c’est de trouver un outil qui vous permet d’aller à l’essentiel sans vous prendre la tête.

Quand on cherche à créer sa boutique e-commerce, on tombe vite sur deux grands types de solutions : les solutions open source et les solutions SaaS.

Prenons quelques minutes pour y voir plus clair.

Le SaaS (Software as a Service) : la solution clé en main

SaaS veut simplement dire que vous utilisez un logiciel prêt à l’emploi accessible en ligne en souscrivant à un abonnement. Vous créez un compte, vous personnalisez votre boutique, et c’est parti.

Les avantages :

  • Parfait si vous débutez et que vous voulez vous concentrer sur vos produits, vos clients, votre communication.
  • Pas besoin de savoir coder : tout se fait en quelques clics, souvent avec un éditeur visuel en « cliquer-glisser-déposer ».
  • Les mises à jour, la sécurité, les sauvegardes… tout est géré pour vous.
  • Support client : en cas de problème, vous n’êtes pas seul et des équipes internes se tiennent à votre disposition pour vous accompagner.

Exemple : WiziShop et Shopify.

L’open source : la solution libre mais plus technique

Une solution open source, c’est un logiciel gratuit que vous pouvez installer et modifier comme vous voulez. Vous êtes maître à bord, mais c’est à vous (ou à un développeur) de tout mettre en place.

Exemples connus : WooCommerce avec WordPress, Prestashop.

Les avantages :

  • Vous pouvez personnaliser votre site dans les moindres détails, ajouter des plugins, modifier le code.
  • Pas d’abonnement mensuel à payer pour utiliser la plateforme (mais d’autres frais peuvent s’ajouter, comme le paiement d’un prestataire pour créer et gérer la maintenance quotidienne de votre plateforme).

En résumé, avec le SaaS, n’avez pas besoin d’être développeur ou graphiste pour ouvrir une boutique en ligne dès aujourd’hui, mais vous vous laissez porter par la simplicité et le côté ludique d’une solution clé en main, adaptée à tous vos besoins !

Étape 4 : Choisir un nom de domaine et mettre en ligne son site

Le nom de domaine, c’est l’adresse de votre site sur internet, par exemple : « www.mamarque.fr ». C’est aussi ce que vous pouvez écrire sur vos cartes de visite, vos réseaux sociaux, vos emballages, ou encore dans votre signature d’e-mail.

Pour réserver un nom de domaine :

  • Allez sur un site comme OVH ou Hostinger.
  • Cherchez le nom souhaité et vérifiez sa disponibilité en « .fr » ou en « .com » en priorité.
  • Achetez-le (comptez entre 10 et 60 € par an).
  • Connectez-le à votre plateforme e-commerce (les étapes sont bien expliquées dans chaque outil).
  • La plupart des solutions SaaS vous permettent de vérifier la disponibilité du NDD directement lors de la configuration de votre site.

Une fois connecté, publiez votre site. Il est désormais visible par tous et prêt à vendre au plus grand nombre (dans la limite des 188 700 € de plafond de chiffre d’affaires autorisé par votre statut d’auto-entrepreneur, sinon, il faudra upgrader rapidement votre structure juridique).

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Étape 5 : Respecter les obligations légales

Que ce soit pour protéger vos clients, être en conformité avec la loi ou éviter des sanctions administratives, il est essentiel de bien comprendre ce que vous devez mettre en place. Voici un rappel de vos principales obligations à respecter.

Les mentions légales obligatoires sur votre site internet

Vous devez indiquer :

  • Votre nom et prénom (+ nom commercial si vous en avez un),
  • Votre adresse (celle du siège de votre micro-entreprise),
  • Votre adresse e-mail ou un formulaire de contact,
  • Votre numéro SIRET,
  • Votre statut juridique : « Entreprise Individuelle »,
  • Le nom de votre hébergeur web et ses coordonnées.

Si vous exercez une activité réglementée (par exemple, vente de produits alimentaires, cosmétique, CBD…), vous devez également mentionner les références de votre inscription à un registre professionnel ou d’autorisation spécifique.

Les Conditions Générales de Vente (CGV)

Les CGV sont un document contractuel obligatoire si vous vendez à des consommateurs particuliers en B2C. Elles doivent être accessibles depuis votre site, généralement via un lien en bas de page.

Elles précisent :

  • Les caractéristiques des produits vendus,
  • Les prix (et s’ils sont TTC ou HT),
  • Les modalités de paiement,
  • Les délais et frais de livraison,
    La politique de retour et de rétractation (délai de 14 jours minimum),
  • Les conditions de remboursement,
  • La gestion des litiges (juridiction compétente, recours à la médiation, etc.).

Même si vous utilisez une plateforme e-commerce qui propose un modèle, il est important de bien le relire et de l’adapter à votre activité.

La politique de confidentialité et les cookies

Votre site collecte forcément des données, même sans que vous en ayez conscience (adresse e-mail, cookies, adresses IP, etc.). Vous êtes donc soumis au RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données).

Vous devez :

  • Informer vos visiteurs de la collecte de données personnelles,
  • Expliquer ce que vous en faites (newsletter, analyse des visites, gestion des commandes…),
  • Obtenir leur consentement pour les cookies non essentiels (via une bannière dès l’arrivée sur le site),
  • Leur permettre de demander l’effacement ou la modification de leurs données,
  • Sécuriser l’accès à ces données (mot de passe, stockage protégé…).

Selon la solution retenue pour votre site e-commerce, la politique de confidentialité et la gestion des cookies peuvent être intégrées directement de manière native. Parfois, l’utilisation d’un outil ou plugin supplémentaire pourra être nécessaire.

Le respect du droit de rétractation

En tant que vendeur à distance, vous êtes tenu d’accorder aux particuliers un délai légal de rétractation de 14 jours à compter de la réception du produit (sauf exceptions : produits personnalisés, denrées périssables, fichiers numériques téléchargés…).

Vous devez :

  • Mentionner ce droit dans vos CGV,
  • Fournir un formulaire de rétractation (obligatoire, même s’il est rarement utilisé),
  • Rembourser intégralement le client (produit + frais de livraison standard) dans un délai de 14 jours si le produit vous est retourné en bon état.

D’autres obligations, plus « générales », doivent aussi être respectées. Vous devrez par exemple adhérer à un service de médiation de la consommation si vos clients sont des particuliers.

Avantages & inconvénients du statut d’auto-entrepreneur en e-commerce

Les avantages

Des démarches simplifiées

C’est probablement le point fort numéro un. Vous déclarez votre activité (voir les étapes plus haut), vous recevez un numéro SIRET, et vous pouvez commencer à vendre légalement.

En prime, vous gérez tout vous-même : déclarations mensuelles ou trimestrielles de chiffre d’affaires, paiements en ligne, suivi de votre activité. Pas besoin de comptable !

Des charges et une fiscalité allégées

En tant qu’auto-entrepreneur, vous ne payez des cotisations sociales que si vous encaissez du chiffre d’affaires. Si au cours d’un mois vous ne vendez rien, vous n’aurez pas de cotisations obligatoires à payer : si CA = 0€ alors cotisations sociales = 0€.

Dans certains cas, vous pouvez même bénéficier d’une niche fiscale intéressante pour votre impôt sur le revenu, en optant pour le Versement Libératoire de votre impôt auto-entrepreneur. En effet, an plus de simplifier le calcul et le paiement de l’impôt, cette option peut aussi vous permettre de faire de belles économies d’impôt !

Des obligations comptables réduites

D’un point de vue gestion, le régime de la micro-entreprise est également avantageux.

En effet, vous bénéficiez d’une comptabilité allégée, impliquant simplement la tenue de livres de comptes (recettes et achats). Vous n’avez pas de bilan comptable à produire chaque année, et vous pouvez donc vous débrouiller seul, en utilisant un logiciel adapté, sans avoir besoin de faire appel à un expert-comptable.

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Les inconvénients

Un statut limité avec des plafonds de chiffre d’affaires à respecter

Le statut est fait pour les petites structures. Pour les activités de vente en ligne, le plafond annuel pour 2025 est fixé à 188 700 € de CA HT. Si vous dépassez ce seuil deux années de suite, vous sortez automatiquement du régime micro.

Au-delà de ce plafond, il faut basculer vers un statut d’entreprise plus classique (comme une SASU ou une EURL), avec plus de contraintes administratives et fiscales.

L’impossibilité de déduire les frais professionnels réellement engagés

La contrepartie de la simplicité de gestion évoquée ci-dessus implique un inconvénient non-négligeable : vous ne pouvez pas déduire vos frais professionnels réels de votre CA en tant qu’auto-entrepreneur.

Que ce soit l’achat de votre stock, les différents abonnements utiles pour votre site e-commerce, ou l’achat de votre nom de domaine, aucun de ces frais réels ne pourront être déduits de votre chiffre d’affaires afin de réduire votre bénéfice imposable.

Vous bénéficierez toutefois d’un abattement forfaitaire de 71% sur votre chiffre d’affaires, remplaçant la déduction des charges pour leurs montants réels.

Pas de récupération de TVA sur les achats

En micro-entreprise, vous êtes en franchise de TVA, sauf si vous dépassez certains seuils ou si vous demandez explicitement un autre régime de TVA à l’administration fiscale. Cela veut dire que vous ne facturez pas la TVA à vos clients, mais vous ne pouvez pas non plus la récupérer sur vos dépenses professionnelles.

Concrètement, si vous achetez du matériel, du stock ou des prestations avec de la TVA incluse, cette taxe reste à votre charge.

Pour en savoir plus, consultez notre guide complet sur la TVA ici.

Vous avez maintenant tous les détails pour lancer votre activité en tant que micro-entrepreneur. N’hésitez pas : en cas de doute, nous sommes là pour vous aider à définir le cadre exact adapté à votre activité ! À vous de jouer.

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