Maçon auto-entrepreneur : le guide complet pour se lancer
Vous souhaitez devenir maçon auto-entrepreneur ? Les métiers du BTP ont un besoin constant de main d’œuvre. Le régime de l’auto-entreprise (ou micro-entreprise) vous permet quant à lui de vous lancer rapidement. Néanmoins, comme tout indépendant, vous devrez respecter une réglementation précise et accomplir plusieurs démarches obligatoires. Voici tout ce qu’il faut savoir pour lancer votre activité de maçon indépendant en 2024.
Le Guide Gratuit Auto-Entrepreneur 2024
Nos experts ont condensé les informations essentielles à retenir sur le régime auto-entrepreneur dans ce guide PDF gratuit de plus de 20 pages : les démarches de création, les différentes charges, les obligations comptables, les plafonds, etc.
Maçon auto-entrepreneur : les infos à retenir
Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA)
43.99C – Travaux de Maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment
Plafond de CA pour un maçon auto-entrepreneur :
Catégorie fiscale de l’auto-entrepreneur en maçonnerie :
Micro BIC
Tarif journalier (TJM) d’un maçon auto-entrepreneur :
Entre 35 € et 70 €
Cotisations sociales du maçon micro-entrepreneur :
21,2%
Quelles sont les missions d’un maçon auto-entrepreneur ?
Le maçon est un professionnel du BTP, intervenant pour la partie dite de gros œuvre. Il est l’un des premiers artisans auquel le maître d’ouvrage fait appel lors de la construction d’un bâtiment. Sur la base des instructions données par l’architecte et suite au travail du terrassier, il construit les fondations des bâtiments (maison individuelle, immeuble, bâtiment industriel, centre commercial, etc.). Une fois cette étape effectuée, il monte les éléments porteurs, c’est-à-dire les murs, les poutrelles et les planchers. Pour ce faire, il manipule des matériaux variés : mortier, ciment, plâtre, résine. Il peut également réaliser des enduits intérieurs et extérieurs.
Notez que le maçon auto-entrepreneur peut également intervenir sur des chantiers de rénovation ou de destruction d’un bâti ancien.
Un maçon indépendant en auto-entreprise peut travailler pour le compte de particuliers comme pour des professionnels du bâtiment. Il peut également intervenir en tant que sous-traitant pour une autre entreprise qui lui déléguera alors les travaux de maçonnerie sur un chantier d’envergure.
L’activité de maçonnerie est un métier qui s’exerce en extérieur, parfois avec des conditions météorologiques défavorables. Elle nécessite donc une bonne condition physique, ainsi que de la rigueur, de la patience et le respect des règles de sécurité.
ⓘ Bon à savoir
Le statut auto-entrepreneur est compatible avec l’exercice de la maçonnerie. Il vous permet de créer rapidement votre activité et de profiter d’une gestion comptable allégée.
Faut-il un diplôme pour devenir maçon auto-entrepreneur ?
La réponse est oui. L’activité de maçon auto-entrepreneur est réglementée par la loi. Pour devenir maçon, vous devez donc obligatoirement justifier d’une qualification professionnelle. Plus précisément, vous devez a minima être titulaire d’un CAP ou d’un BEP en maçonnerie.
D’autres diplômes d’un niveau supérieur sont également envisageables, comme le Brevet professionnel de maçon ou un Bac Pro ( « technicien du bâtiment : organisation et réalisation du gros œuvre » ou « interventions sur le patrimoine bâti », option maçonnerie).
Il existe un seul cas vous dispensant de cette obligation de diplôme. Vous pouvez en effet devenir maçon auto-entrepreneur sans diplôme si vous justifiez d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans cette activité.
Quelles sont vos obligations en tant qu’auto-entrepreneur dans la maçonnerie ?
Souscrire des assurances
Comme tout artisan du BTP, le maçon auto-entrepreneur a l’obligation de souscrire 2 assurances professionnelles :
- l’assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro) : elle couvre les dommages corporels, matériels et immatériels causés à autrui dans le cadre de votre activité de maçon ;
- l’assurance décennale : d’une durée de 10 ans, elle couvre les dommages liés à une malfaçon, un vice ou un défaut de construction mettant en péril la solidité de l’ouvrage.
Pensez à souscrire ces assurances dès le début de votre activité. Le maçon auto-entrepreneur a en effet l’obligation de fournir une attestation d’assurance de responsabilité civile décennale au maître d’ouvrage avant l’ouverture du chantier. Vous devez également la mentionner sur vos devis et factures.
Votre responsabilité civile professionnelle doit également apparaître sur ces documents, ainsi que les coordonnées de votre assureur et la couverture géographique du contrat ou de la garantie.
Respecter les plafonds de chiffre d’affaires (CA)
En tant que maçon en auto-entreprise, vous êtes soumis aux plafonds de chiffre d’affaires des activités de prestations de services artisanales. Pour continuer à bénéficier du régime de la micro-entreprise, votre CA annuel ne doit donc pas dépasser 77 700 €.
Si vous dépassez ce plafond durant deux années consécutives, vous sortez automatiquement du régime. Vous devrez alors choisir entre rester en entreprise individuelle au régime réel ou bien passer en société (SASU ou EURL).
💡 Pour aller plus loin : Les plafonds de chiffre d’affaires en auto-entrepreneur
ⓘ Bon à savoir
Un maçon auto-entrepreneur bénéficie par défaut de la franchise en base de TVA. Néanmoins, au-delà de 36 800 € de CA par an, vous devrez facturer la TVA à vos clients et la déclarer à l’administration fiscale. À noter que ces seuils de franchise passeront à 37 500 € HT à compter du 1er janvier 2025.
Comment devenir maçon auto-entrepreneur ?
Pour créer votre micro-entreprise de maçon, vous devrez créer votre compte sur le Guichet électronique des formalités d’entreprises (également appelé Guichet unique). L’ensemble de vos démarches sont dématérialisées. Depuis le 1er janvier 2023, cette plateforme, gérée par l’INPI, centralise en effet l’ensemble des formalités des entreprises (création, modification, cessation).
Il vous sera demandé de renseigner de nombreuses informations :
- votre identité ;
- votre régime micro-social (déclaration de chiffre d’affaires mensuelle ou trimestrielle) ;
- votre régime fiscal (option ou non pour le versement libératoire) ;
- l’adresse de domiciliation de votre auto-entreprise ;
- la catégorie de votre activité d’auto-entrepreneur (prestations de services artisanales dans votre cas).
Sur le formulaire en ligne, vous aurez également la possibilité de cocher une case attestant que vous allez faire une demande d’ACRE auprès de l’Urssaf. Pour rappel, cette aide vous permet de bénéficier d’une exonération de 50 % sur vos cotisations sociales durant les 4 premiers trimestres civils de votre activité.
💡 Pour aller plus loin : Comment devenir auto-entrepreneur ?
ⓘ Bon à savoir
Avant le 31 décembre de l’année de création de votre auto-entreprise, vous devez remplir une déclaration initiale de CFE afin de permettre à l’administration fiscale de calculer le montant de votre Cotisation foncière des entreprises.
Une fois votre dossier en ligne rempli, vous pourrez déposer vos pièces justificatives sur le Guichet unique. Sans cela, vous ne pourrez pas valider votre demande. Vous devrez notamment fournir :
- Une copie de votre pièce d’identité ;
- Un justificatif de domiciliation de votre auto-entreprise ;
- Une déclaration sur l’honneur de non-condamnation datée et signée ;
- Une attestation de filiation ;
- Une copie de votre diplôme ou tout autre document prouvant que vous avez l’autorisation l’activité de maçon.
D’autres pièces complémentaires peuvent vous être demandées, en fonction de votre situation.
Vous pouvez faire toutes ces démarches seul ou vous faire accompagner par un expert de la micro-entreprise. Passer par un professionnel vous assurera de ne commettre aucune erreur et de ne pas retarder la création de votre auto-entreprise de maçonnerie.
Créez votre Auto-Entreprise facilement
Nos experts vous accompagnent de A à Z dans les démarches de création de votre Auto-Entreprise. Réduisez vos charges et évitez les erreurs en nous confiant vos formalités d'immatriculation ! Plus de 10 000 auto-entrepreneurs nous ont déjà fait confiance.
Une fois validé par le Guichet unique, votre dossier sera transmis à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA), ainsi qu’aux autres organismes concernés (service des impôts des entreprises, SSI, Urssaf et Insee).
Votre micro-entreprise sera automatiquement immatriculée au Registre national des entreprises (RNE). Vous recevrez ensuite un extrait RNE, votre Siret ainsi qu’un mémento fiscal. Vous pourrez alors commencer votre activité de maçon auto-entrepreneur et facturer vos premiers clients.
Quelles sont les charges d’un auto-entrepreneur en maçonnerie ?
Les cotisations sociales
En tant que maçon auto-entrepreneur, il vous revient de régler vous-même vos cotisations sociales afin de financer notamment votre couverture maladie, votre retraite et vos droits à la formation.
Le taux de cotisations sociales des artisans s’élève à 21,2%. Concrètement, cela signifie que pour 1 000 € de chiffre d’affaires, vous devez régler 212 € de cotisations sociales.
Pour payer vos cotisations sociales, vous devez faire une déclaration de chiffre d’affaires chaque mois ou trimestre sur le site de l’Urssaf des auto-entrepreneurs. Vous verrez alors automatiquement apparaître le montant de vos cotisations. Il ne vous restera plus qu’à les régler en ligne, avant la date d’échéance.
Rappelons que ce taux sera abaissé à 10,6% si vous bénéficiez de l’ACRE.
L’impôt sur le revenu
Autre charge à prévoir : le paiement de votre impôt sur le revenu (IR). Un maçon micro-entrepreneur est un entrepreneur individuel. Votre chiffre d’affaires est donc imposable à l’IR et non à l’impôt sur les sociétés.
Vous aurez néanmoins le choix entre 2 types d’imposition : l’imposition classique au barème progressif ou le versement libératoire.
Si vous optez pour l’imposition classique, vous devrez renseigner votre chiffre d’affaires total (donc sans aucune déduction) sur votre feuille d’impôts, dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). L’administration fiscale appliquera alors un abattement forfaitaire de 50 % sur cette somme au titre de vos frais professionnels. Le résultat donnera votre revenu imposable. Celui-ci sera ensuite ajouté aux autres revenus de votre foyer. Votre impôt sera alors calculé selon le barème progressif de l’IR.
L’autre option en micro-entreprise est d’opter pour le versement libératoire. Cette solution (ouverte sous conditions) permet à l’auto-entrepreneur de régler son impôt sur le revenu en même que ses cotisations sociales à l’Urssaf. Dans le cas d’un artisan du BTP, votre impôt sera alors égal à 1,7% de votre CA.
Il n’existe pas de bonne ou mauvaise option. Pour faire le bon choix, vous devez faire des simulations en fonction de vos revenus.
La cotisation foncière des entreprises (CFE)
En tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes en théorie redevable de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE). Cet impôt local est dû par toutes les entreprises, même si vous ne disposez pas de local professionnel. Son montant varie selon votre adresse de domiciliation, la surface que vous utilisez pour travailler et votre chiffre d’affaires. En général, le montant de la CFE varie de 200 € à 700 € par an.
La bonne nouvelle, c’est que les artisans du BTP bénéficient d’une exonération totale de CFE. Vous devrez toutefois en faire la demande auprès de votre Service des Impôts des Entreprises (SIE).
Nos conseils pour débuter votre activité de maçon auto-entrepreneur
Le secteur du BTP recrute constamment. Néanmoins, la concurrence est bel et bien présente. Pour développer et rentabiliser votre activité, vous devrez mettre en place une stratégie efficace et prendre les bonnes décisions. Voici quelques conseils pour un lancement réussi :
- Faire une rapide étude de marché : dans un premier temps, il est recommandé d’évaluer le niveau de concurrence autour de chez vous et de connaître les tarifs appliqués par les autres maçons en auto-entreprise.
- Se faire connaître : pour développer votre activité, il est important de vous constituer un réseau professionnel. Vous pouvez par exemple aller rencontrer d’autres artisans du BTP pour indiquer votre disponibilité sur les chantiers. Pensez également à vous enregistrer sur les Pages jaunes et éventuellement créer votre fiche Google My Business.
- Se constituer un budget de lancement : vous aurez besoin d’outils, de matériel et peut-être même d’un véhicule. Il est essentiel d’anticiper ces dépenses pour éviter de vous retrouver en difficulté financière.
- Solliciter des aides financières : il existe des financements pour les créateurs d’entreprise, comme l’ARCE (uniquement pour les demandeurs d’emploi indemnisés à France Travail) ou les prêts d’honneur. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre CFE.
Pour finir, n’oubliez pas qu’exercer à son compte nécessite aussi de tenir une comptabilité et de remplir ses obligations administratives. Pour cette raison, il est recommandé de se réserver un temps chaque semaine pour ce genre de tâches.
Maçon auto-entrepreneur : questions fréquentes
Comment devenir maçon auto-entrepreneur ?
Pour créer votre micro-entreprise de maçonnerie, vous devrez déclarer votre activité sur le site du Guichet unique et joindre tous les justificatifs nécessaires.
Faut-il un diplôme pour ouvrir une auto-entreprise de maçonnerie ?
Oui, le métier de maçon auto-entrepreneur est réglementé par la loi. Vous devez a minima justifier d’un CAP ou d’un BEP en maçonnerie, ou bien de 3 ans d’expérience professionnelle dans ce métier.
Combien gagne un maçon à son compte ?
Les prix appliqués varient selon l’expérience du maçon auto-entrepreneur et sa zone géographique. Les tarifs moyens constatés varient entre 35 € et 70 € de l’heure.
🔗 Nos sources
- Articles 241-1 du Code des assurances – Légifrance
- Article 50-0 du Code général des impôts – Légifrance
- Loi Spinetta du 4 janvier 1978 – Legifrance
- La garantie décennale des constructeurs – Service-Public
- Articles L121-1 à L125-6 du Code de l’Artisanat – Legifrance